Manon Toulemont, vous connaissez ? Sa saga Symfonia éditée aux éditions du Rocher l’a d’emblée placée il y a quelques années parmi les auteurs français qui comptent dans la littérature fantastique. On trouve hélas trop peu d’auteurs français dans ce genre littéraire, les éditeurs préférant jouer la « sécurité » en se contentant de n’éditer que des traductions d’auteurs anglo-saxons ayant déjà gagné leur public, et Manon Toulemont en a probablement fait les frais dans un premier temps. Les critiques très favorables des blogueurs spécialisés dans le genre qui ont accueilli ces deux opus attestent du succès que cet auteur aurait dû connaître auprès d’un public plus élargi, à un moment où sa maison d’édition de l’époque, connaissant de gros chamboulements structurels et financiers, n’a pu assurer la promotion qui l’aurait sans aucun doute propulsée. Loin de se décourager, et vivant de toute façon l’écriture comme un intérêt très spécial et quasi frénétique, la jeune femme n’a jamais cessé d’écrire, parfois plusieurs romans à la fois, tous relevant de ce domaine particulier qu’est le fantastique. C’est ainsi que les manuscrits s’empilent chez elle qui, perfectionniste à l’extrême, en peaufine chaque détail encore et encore, dans l’intention de voir un jour ses textes publiés. L’édition est en crise ? Il en fallait bien plus pour arrêter Manon Toulemont, qui a choisi de publier son nouveau roman Hoodoo au format Kindle. Voici le synopsis pour vous mettre en appétit : Tout commence quand une inexplicable catastrophe, la Longue Nuit, s’abat sur le monde et le plonge dans une profonde obscurité, libérant une horde d’entités monstrueuses aux formes multiples. Ces démons ne poursuivent qu’un seul but : répandre l’horreur et la souffrance. L’ère de la peur est survenue.Trois ans plus tard, les survivants ne parviennent qu’à subsister dans un univers en pleine déliquescence, à la merci des monstres autant que de la folie qui guette les âmes les plus faibles. Parmi ces rescapés, un jeune homme de 21 ans nommé Dorian Astor vit seul avec son neveu, Romuald, depuis que leur famille a été massacrée dans d’atroces circonstances. Leur avenir paraît bien sombre, mais la chance semble soudain tourner quand Dorian est abordé par un démonologue réputé qui voit en lui un potentiel « hoodoo », seul être capable de neutraliser une entité maléfique. Engagé pour suivre une formation qui se révèle très singulière, le jeune homme ignore qu’il risque de sceller son destin aux Ténèbres… à moins que celles-ci ne soient déjà en lui ? Manon Toulemont nous livre une nouvelle fois ici un livre prodigieux de créativité, inclassable dans le genre thriller-SF-épouvante-young adult. On est immédiatement plongé dans son univers, par la force des descriptions ultra-réalistes. On sent que la jeune femme a mûri, depuis ses débuts avec la saga Symfonia : l’écriture est précise, presque chirurgicale d’efficacité. Son imagination nous emporte aux confins de l’angoisse, tout en ne se départant pas des traits d’humour qui font également la force de son écriture.